Remanufacturing en réseau transfrontalier

La production en série entraine une réflexion lors de la conception des objets qui peut avoir une dimension sociale. Le partage des tâches en opérations séquencées et calibrées permet la mise au travail de personnes peu ou pas qualifiées tout en les faisant participer à un projet collectif valorisant. De plus, l’apprentissage de l’utilisation d’une machine spécifique peut faire partie d’un processus de formation et de familiarisation avec certains aspects des métiers industriels : lecture de plan, auto contrôle, travail en équipe, mesures de sécurité, assimilation des consignes, prise des temps de production, etc.

Tous les aspects qui entrent dans la conception d’un objet industriel forment une équation complexe qui mobilise toutes les ressources d’une structure. Il faut que le produit soit viable économiquement, réalisable, attrayant, fonctionnel, vendable, robuste, etc. Il faut le concevoir, vérifier et contrôler les coûts de production, faire une analyse de marché, organiser le travail de production dans l’atelier. Toutes ces étapes sont éminemment formatrices et sont un bon moyen de développement des capacités d’innovation, de captation d’expériences et d’indépendance pour une entreprise.
Cela se traduit par une valeur ajoutée qui prend en compte 3 aspects:

La production en série est une activité qui possède certaines caractéristiques propres.

Une division des tâches : à l’inverse de l’artisanat où l’objet est conçu et fabriqué par une seule personne.

L’utilisation de machines : qui permettent entre autres de reproduire un geste manuel.

Les produits remanufacturés peuvent être une alternative à la surconsommation, mais il faut qu’ils offrent plus qu’uniquement l’argument du réemploi. Le but du module de travail MT6 est de sensibiliser et accompagner les entreprises dans cette démarche de professionnalisation dans la conception, la standardisation et la commercialisation des produits pour qu’ils soient attractifs et compétitifs.

Le « multi-process » c’est-à-dire le développement d’objets qui seront le résultat de l’assemblage de pièces issues de matériaux différents et de processus de mise en forme variés est une réponse logique aux préoccupations que nous avons énumérées précédemment.

Pour valoriser de manière adéquate l’investissement consenti dans la réalisation de ces nouveaux objets et pouvoir les vendre dans des quantités qui rendent l’ensemble du modèle économique (de la chaine de valeur) viable, il faut étendre la zone d’influence commerciale des produits. Le projet REC² propose aux Ressourceries^® intéressées de se mobiliser pour mettre en place un réseau de magasins dédiés aux produits remanufacturés.

La Ressourcerie^® locale gérera un point de vente bien situé dans un quartier commerçant du centre-ville proche. (Exemples : Namur, Tournai, Mons, Lille, Reims)

Le but étant de valoriser les déchets localement et aussi de vendre les nouveaux produits dans une zone géographique transfrontalière correspondant à la zone éligible du programme Interreg France-Wallonie-Vlaanderen.