Le jeudi 26 avril 2018, le Cluster Eco-construction organisait, dans le cadre du projet européen Interreg REC², un Tour bus dans le grand Bruxelles. Une journée consacrée à la visite de 4 associations présentes dans le secteur de la construction et inscrites dans la logique d’économie circulaire. Chacune propose des projets uniques et innovants sur des thèmes tels que la déconstruction, l’éco-conception ou encore le réemploi.
La première halte du Tour bus Bruxellois nous a permis de découvrir le travail des étudiants, futurs entrepreneurs en construction, dans les locaux de l’EFP. Il s’agit d’un centre de formation en alternance qui propose à certains de ses élèves, la participation à un projet pilote. Bric, c’est le nom du projet pédagogique qui promeut la conception de bâtiments en optimisant les matériaux dans une perspective d’économie circulaire. Tous les matériaux utilisés proviennent du réemploi (à l’exception de la cellulose insufflée qui permet l’isolation du bâtiment). Les matériaux proviennent des fournisseurs de matériaux écologiques qui les récupèrent par exemple de chutes et surplus de chantiers Bruxellois.
En plus du système constructif original du module bâti sur des micro-pieux, c’est le caractère évolutif du bâtiment qui nous a interpelé. Caroline Morizur, la responsable du projet explique : « L’année d’apprentissage est découpée en 3 phases. Nous consacrons 4 mois des activités à la construction et la mise en œuvre du module, 4 mois à son utilisation dans le cadre des réunions, ateliers, cours et conférences. Avant la fin de l’année, il nous reste 2 mois pour apprendre à démonter de telle sorte qu’on puisse, pour les projets Bric 2 et 3, récupérer les matériaux. » Dès la fin du premier cycle, les matériaux sont réutilisés, afin de concevoir un autre module plus complexe. Cette opération consiste à transformer la base du premier module en un nouveau module intégrant de nouvelles compétences, techniques et construit avec à des matériaux de réemploi.
L’objectif final de ce projet est de préparer les futurs travailleurs bruxellois aux techniques les plus récentes liées à l’économie circulaire.
Deuxième étape en fin de matinée, avec la visite de l’entrepôt et des bureaux de Rotor DC.
Rotor DC est une entité autonome appartenant au groupe Rotor qui se concentre sur le démantèlement et la revente de matériaux architecturaux provenant d’immeubles voués à la démolition. Lors d’une démolition, (quasi) aucune récupération de matériaux n’est effectuée puisqu’ils sont actuellement considérés comme déchets. Ces matériaux constituent pourtant une vraie ressource que l’on peut faire ‘revivre’. Dans la pratique, l’équipe de dé-constructeurs de Rotor DC choisi au préalable les chantiers en fonction du potentiel de revalorisation et de revente des matériaux qui s’y trouvent.
Rotor DC tient un inventaire mis automatiquement à jour, en fonction du flux entrant et sortant des matériaux. Une plateforme internet permet aux architectes, aux maîtres d’ouvrages mais également aux particuliers, de trouver les matériaux dont ils ont besoin pour leurs travaux.
La troisième entreprise exemplaire présentée lors de notre Tour Bus est celle de Ken de Comman: BC Studies et Architectes. « Il s’agit en fait d’un projet que nous avons mené durant trois étés en Afrique. L’objectif était axé sur la construction d’une école, d’une librairie et un autre local, à partir de ressources présentes à proximité du village. Nous avons notamment utilisé de la terre provenant du site pour réaliser des briques utilisées pour la construction des murs des bâtiments. », explique Ken de Comman.
De retour en Belgique, Ken souhaite mettre à profit cet apprentissage. A Bruxelles, les terres d’excavation sont sujet à discussion alors les jeunes Bruxellois se sont lancé le défi, à travers du projet « Terres de Bruxelles » d’utiliser les terres d’extravasion provenant des chantiers Bruxellois, souvent transférés ou enfuis dans le sol des pays voisins, afin de les utiliser comme ressource pour la création de nouveaux matériaux de construction. Comme en Afrique, Ken de Comman et son équipe de BC Materials créent trois types de produits dérivés de la terre Bruxelloise; les Brikettes (briques de terre crue), le Brusseleir (enduit à l’argile) et le Kastar (terre à pisé).
Pour la dernière halte de notre Tour bus, nous avons pris la direction de Greenbiz : un incubateur de projets durables pour y retrouver Olivier Breda un des fondateurs du projet Tomato Chili. Ce projet consiste en la réalisation d’une serre 100 % modulable, démontable et réutilisable.
Les ateliers sont installés à côté d’un gros chantier, ce qui leur permet pour le moment de bénéficier des chutes de bois provenant directement du chantier.
Construite à partir de matériaux de réemploi, la serre de Tomato Chili intègre d’autre sous concept de l’économie circulaire comme l’économie de la fonctionnalité puisqu’elle est louée pour un bail de 3 ans. Olivier Breda explique : « On propose aux clients un service de maintenance tout au long de la location. Il s’agit d’un service qui s’effectue aussi bien en amont avec un service de fondation et de construction adapté à votre localisation et avec comme seule contrepartie, un petit coup de pouce de votre part lors de l’installation de cette dernière. Durant son utilisation, vous pourrez toujours faire appel aux services de maintenance ou demander conseil pour que son utilisation soit la plus optimal que possible. »
Contrairement à une serre en aluminium, il ne sera pas nécessaire de vous rendre au parc à conteneur quand vous n’en aurez plus l’utilité. Tomato Chili viendra la démonter pour la réinstaller chez un autre particulier.